Description technosémiodiscursive

Le fait que portfolio existe déjà depuis longtemps et sert à rassembler des travaux pour montrer la progression ou présenter en soi le travail de son propriétaire, on peut ranger E-portfolio dans le technogenre négocié. En effet, ses fonctions essentielles sont transposées dans un espace numérique.

Pour mieux voir les traits particuliers de l’E-portfolio nous avons choisi deux plateformes différentes : LINKEDINet efoliAM.

La première est destinée à une utilisation en milieu professionnel : elle permet aux employés de se présenter aux employeurs sans contact personnel tout en présentant une interface de recherche de profil simplifiant la mise en contact.

La deuxième est utilisée en milieu universitaire par les étudiants et permet de recueillir leurs travaux. Elle utilise la plateforme opensource de Mahara, personnalisée à destination des étudiants de l’Université d’Aix-Marseille. Néanmoins elle autorise aussi bien l’accès des enseignants afin d’effectuer l’évaluation. Entre autres les étudiants peuvent l’utiliser pour faire la présentation de leurs intérêts et de leurs expériences.

Ainsi nous pouvons constater que la présence des objectifs concrets de l’utilisation de ces plateformes, ainsi accompagnée de ses contraintes, permet de les définir également comme des technogenres prescrits.

efoliAM est une plateforme où les étudiants sont libres en ce qui concerne le contenu de leur portfolio : ils créent eux-mêmes leurs onglets et c’est eux qui définissent les informations qu’ils vont y mettre.

Nous allons analyser un profil fictif, écrit en latin, au nom de Julien Dupond.

(1) Ici on voit la présence de l’avatar qui n’a pas de contraintes. Elle peut représenter une photo de type CV ou non.

(2) Le contenu du portfolio numérique est très diversifié, on y trouve des photos, des vidéos, et bien sûr des textes ou bien les fichiers à télécharger.

En ce qui concerne le contexte textuel nous pouvons constater la présence de phrases complètes et complexes, le lexique est toujours normatif.

(3) Au niveau des techno signes nous voyons des hyperliens ainsi que des arobases présents dans les adresse-mails. Des émoticônes sont présents dans l’exemple choisi, l’usage des filtres de photos est aussi possible.

(4) Les énonciateurs numériques sont présents en tant que la possibilité de laisser un commentaire et ouvrir les onglets séparément de portfolio « description alternative du lien ».

(5) On voit aussi une forte présence de temporalisation car toutes les publications sont datées.

Comme on a déjà dit LINKEDIN publique est une plateforme destinée à un usage professionnel. Donc l’internaute n’est que l’éditeur de son profil. (1) Tous les onglets sont bien définis et il ne lui reste plus qu’à les remplir avec des informations. Le contexte textuel représente soit la phrase complète, soit les phrases qui commences par l’infinitif et par le substantif pour une descriptions des missions effectués. L’avatar représente plutôt une photo de type CV (2), l’utilisation des filtres n’est pas prévue pour ce type de portfolio numérique. Au niveau de technographisme, remarquons la couverture (3), qui permet quand même de refléter l’individualité de la personne qui crée son profil. La construction d’une identité numérique dans l’intention de valoriser ses compétences face aux employeurs se fait par présentations de ses compétences et des expériences (4) et des formations avec la temporalisation. Les technosignes sont fort présents sur cette plateforme : « partager le profil, message, suivre, signaler/bloquer, réseau, emplois, messagerie. » (5) On y trouve aussi les hashtags et les arobases (6) qui donne l’accès aux informations groupées selon un sujet.